Apprendre le nissart
Débuter en nissart...
Le Sourgentin met ses années d'expérience dans l'enseignement de la langue nissart au service de celles et ceux qui souhaitent dès aujourd'hui maîtriser les premiers outils d'une langue régionale qu'ils affectionnent déjà mais ne la parlent pas encore.
Première leçon…
L’article défini masculin-féminin au singulier-pluriel est LOU-LA qui devient
LU-LI et LE VERBE NICOIS SE CONJUGUE SANS PRONOM SUJET
Sieu lou magistre, siès lu escoulan. Es la carriera, soun li maioun e li platana (et oui, platane est féminin en niçois, mais tomate est masculin !)
Deuxième leçon…
En nissart, le nom ne reçoit pas la marque du pluriel. Ainsi on dira ;
»» La platana, li platana
»» Lou toumati, lu toumati
Seuls articles et adjectifs marquent le pluriel
»» La bella platana, li belli platana
»» Lou beu toumati, lu bei toumati
Mais bien sûr, les verbes s'accordent :
»» la bella platana es verda, li belli platana soun verdi
En nissart, plus de "s" au pluriel !
Troisième leçon…
En nissart, la conjugaison des verbes se fait sans l'aide du pronom personnel-sujet .
Ainsi, pour dire "je chante", on dira "canti" et pour "il chante", on se contentera de "canta".
Ce qui
fait que pour le verbe chantER (cantÀ en nissart), on aura tout simplement :
CantI
CantES
CantA
CantAN
CantAS
CantON
Avec ces terminaisons (I, ES, A, AN, AS, ON) vous pouvez vous amuser à conjuguer les verbes caminÀ (marcher),
lavÀ (laver), mountÀ (monter)…
En nissart, une conjugaison
simplifiée !
Quatrième leçon…
Continuons à conjuguer en nissart.
Au cours de notre précédente présentation, tous les verbes se terminaient par À : ils forment, comme en français, un groupe ou
une classe (le 1er).
Voyons maintenant un autre groupe de verbes, terminés par le Ì, comme
SENT Ì (sentir) ou AUD Ì (entendre).
La conjugaison se fait toujours sans l'aide du pronom
personnel-sujet . On aura :
SentI
SentES
SentE
SentÈN
SentÈS
SentON
Avec ces terminaisons (I, ES, E, ÈN, ÈS, ON) à vous de conjuguer les verbes AUDÌ, mais aussi PARTÌ (partir,
quitter).
Mais attention, pour certains verbes comme FINÌ (finir), CAPÌ (comprendre)… il est nécessaire
d'intercaler le suffixe ISS avant la désinence (la terminaison) vue ci-dessus :
FinISSi
FinISSes
FinISSe
FinISSèn
FinISSès
FinISSon
A vous de conjuguer CAPÌ…
Cinquième leçon…
En nissart, comme en français, la conjugiason utilise souvent l'imparfait : il permet en effet d'évoquer le
passé, particulièrement dans les récits.
Si vous vous souvenez de la conjugaison du présent, vous trouverez que celle de l'imparfait est très "mécanique". Prenons le cas de CANTÀ :
Au présent de l'indicatif, nous avons vu
»» cantI, cantES, cantA, cantAN, cantAS, cantON.
A l'imparfait, nous aurons
»» cantAVi, cantAVes, cantAVa, cantAVan, cantAVas, cantAVon
Essayez de construire les imparfaits de PARLÀ, CAMINÀ…
Sixième leçon…
En nissart, comme en français, il convient souvent d'utiliser le futur, même s'il ne faut jamais remettre à
demain ce que l'on peut faire aujourd'hui !
Si vous vous souvenez de la conjugaison du présent, vous
trouverez que celle du futur est aussi "mécanique" que celle de l'imparfait. Prenons le cas de CANTÀ :
Au présent de l'indicatif, nous avons vu
»» CantI, cantES, cantA, cantAN, cantAS, cantON.
A l'imparfait , nous avions
»» cantAVi, cantAVes, cantAVa, cantAVan, cantAVas, cantAVon
Au futur, nous aurons
»» CantERai, CantERas, CantERà (avec l'accent tonique sur la finale), CantERen, CantERes, CantERan
Essayez de construire les futurs de PARLÀ, CAMINÀ…
E viva Jouan Badola !
Septième leçon…
Mais au futur, on ne fait pas que chanter… Parfois, il faut aussi comprendre (CAPÌ) qu'il faut partir (PARTÌ), pour vendre (VENDRE)…
CAPÌ : capissERAI, capissERAS, capissERÀ, capissEREN, capissERES, capissERAN
PARTÌ : partIRAI, partIRAS, partIRÀ, partIREN, partIRES, partIRAN
VENDRE : vendERAI, vendERAS, vendERÀ vendEREN, vendERES, vendERAN.
Mais ce n'est pas fini !
FINÌ : finissERAI, finissERAS, finissERÀ, finissEREN, finissERES, finissERAN.
A vous maintenant de prendre (PRENDRE, comme vendre) et de construire (BASTÌ comme capì)… e bouòna fourtuna ! (bonne réussite)
Huitième leçon…
Et pour marquer une étape dans cet aperçu sur la conjugaison en nissart, nous terminerons avec ces deux incontournables "auxiliaires" de la conjugaison, en nissart aussi. Vous avez reconnu ETRE et AVOIR ou plutôt ESTRE et AVÉ.
Et qui au présent de l'indicatif se déclinent en
SIÉU, SIÈS, ES, SIAN, SIAS, SOUN
AI, AS, A, AVEN, AVÈS, AN.
A l'imparfait, nous aurons :
ÈRI, ERES, ERA, ERAVAN, ERAVAS, ERON.
AVÌI, AVÌES, AVÌA, AVIAVAN, AVIAVAS, AVÌON.
Quant au futur, il nous donne
SERAI, SERAS, SERA, SEREN, SERÈS, SERAN
AURAI, AURAS, AURA, AUREN, AURÈS, AURAN
Neuvième leçon…
Que ce soit pour lire l’heure ou pour compter ses euros sur le marché du cours Saleya, les chiffres et les nombres sont utiles à connaître.
Ainsi, il est intéressant de chanter…
UN, DOUI, TRES, QUATRE, CINC, SIEI, SET, VUECH, NOU, DES
OUNZE, DOUZE, TREZE, QUATORZE, QUINZE, SEZE, DES-E-SET, DES-E-VUECH, DES-E-NOU, VINT
VINT-UN, VINT-A-DOUI, VINT-A-TRES, VINT-A-QUATRE……TRENTA
TRENT-UN, TRENTA-DOUI, TRENTA-TRES…QUARANTA
QUARANT-UN, QUARANTA-DOUI, QUARANTA-TRES…
CINQUANTA, SESSANTA, SETENTA, VUTANTA, NOURANTA, CENT.
Dixième leçon…
RETOUR SUR DE LA CONJUGAISON… UN PEU PLUS DIFFICILE !
Malheureusement, les désinences ne sont pas tout… et parfois vient se poser le problème que les "savants" appellent celui de l'alternance vocalique.
Ainsi, pour le verbe DURBÌ (ouvrir), à l'indicatif présent, nous avons :
DUÈRB-I
DUÈRB-ES
DUÈRB-E
Mais
DURB-EN
DURB-ÈS
Et retour à
DUÈRB-ON
De la même façon, conjuguez DURMÌ (dormir) et CURBÌ (couvrir)
ENCORE DE LA CONJUGAISON...
De la même façon que nous l'avons vu à la 10e leçon, cette alternance vocalique se retrouve avec OU et OUÒ.
Ainsi, le verbe POURTÀ (porter) se conjugue au présent de l'indicatif :
POUÒRT-I
POUÒRT-ES
POUÒRT-A
Mais
POURT-AN
POURT-AS
Et retour à
POUÒRT-ON
Allez, entraînez-vous avec AMOULÀ (aiguiser), POUDÉ (pouvoir), SOURTÌ (sortir)
S’agissant de reconnaître le genre des noms, quelques remarques simples s’imposent, mais comme toujours ne seront pas dénuées… d’exceptions !
- Tout d’abord, le masculin n’a pas de forme spécifique : il peut aussi bien se terminer par un e comme lou cendre (la cendre), par un groupe ari ou ori comme lou bestiari ( le bétail), par un ou comme un gotou (le contenu d’un verre), par un au comme un cavau (un cheval) et même par un groupe ouò comme dans pouòrc (cochon). La marque du masculin est donc l’absence de marque !
- Le féminin, lui, est en principe marqué par une finale en a : on a ainsi lou vesin, la vesina ( le voisin, la voisine), lou Seguran (nom de famille niçois), la Segurana, avec parfois un mot différent : l’àe (l’âne), la sauma (l’anesse). Il est parfois nécessaire d’ajouter un suffixe : magistre (maître), magistressa (maîtresse), capéu (chapeau), capelina (chapeau de femme).
Rêvons de certains mots niçois qui sont à la fois masculin et féminin : lou calour et la calour (la chaleur), la coulour et lou coulour (la couleur)… sans oublier quelques pièges comme " mounina " qui est en français le singe !
Alors, platana, masculin ou féminin ?
Si vous voulez vous entraîner, choisissez, sur le site, l’éditorial en nissart du numéro 164, et classez les noms en deux catégories : masculin et féminin. Et si vous avez un doute, soit le dictionnaire de Castellana, soit un mail au Sourgentin.
A bientôt !
A propos de "l’éternel" féminin… (suite)
Vous commencez maintenant à distinguer le masculin du féminin, pour les mots en nissart bien entendu !
Mais le nom n’est pas tout. Il est rarement employé seul, et s’accompagne volontiers d’un adjectif qui le qualifie, et que l’on appelle donc qualificatif.
Et c’est ce dernier qui indiquera le plus souvent le genre et le nombre du nom qui reste invariable.
Si l’adjectif masculin ne présente pas de marque particulière, le féminin se caractérise, au singulier, par un a final :
Bouòn donne bouòna, gran donne grana, negre donne negra et furbou donne furba…
Parfois la consonne finale devient plus " sonore " : amic donne amiga et marrit donne marrida.
On peut même avoir des transformations encore plus radicales.
Ainsi, béu donne bella et gilous donne gilouha
A bientôt !
Quatorzième leçon…
Et si l’on reparlait de conjugaison…
S’il est vrai que l’imparfait et le passé simple traduisent des actions ou des états « passés », on a souvent besoin du passé simple, en nissart comme en français.
Ainsi, si au cours des dernières vacances, « caminavi en mountagna » ou « caminèri en mountagna », il nous arrivera de dire : « ai caminat en mountagna ». Cette dernière forme, le passé simple ou passé indéfini, associe ici le présent de l’auxiliaire avoir « ai » au participe passé de caminà, « caminat ».
Ainsi, il est bon d’avoir la maîtrise des trois formes…
- pour les verbes du 1er groupe comme cantà :
- pour les verbes du 2e groupe comme finì
- Pour ceux du 3e groupe pour lesquels les participes passés sont plus difficiles car l’automaticité n’est pas de rigueur, nous verrons les formes dans une prochaine leçon…
Alors, nous commençons ensemble et vous terminez seuls…
PARLÀ : parlavi, parlèri, Ai parlat
As parlat
A parlat
Avèn parlat
Avès parlat
An parlat
PINTÀ : pintavi, pintèri Ai pintat
………
PANTAIÀ (rêver)
TREMOULÀ (trembler)
ESTOUNÀ (étonner)
FINÌ : finissìi, finissèri, Ai finit
As finit
……
SENTÌ : sentìi, sentèri, Ai sentit
AUDÌ (entendre)
Attention, il ne vous est pas interdit de conjuguer aussi les verbes ci-dessus à l’imparfait et au passé simple… pour réviser !
Bon courage.
Quinzème leçon…
S’agissant des formes semblables à celle du passé simple ou indéfini (voir 14e leçon), il nous arrivera AUSSI de rencontrer l’auxiliaire être (ESTRE) avec la forme verbale au participe passé. Cette dernière prend don une valeur d’adjectif en étant associée au présent de l’indicatif (SIÉU, SIÉS.
Ainsi, si le bateau de pêche nissart, lou pounchut " pouvait parler, il dirait …
Siéu pintat
Siés pintat
Es pintat
Sian pintat
Sias pintat
Soun pintat
Quant au pescadou, il dirait certainement…
Siéu fatigat
Siès fatigat
Es fatigat
Sian fatigat
Sias fatigat
Soun fatigat.
A bientôt !