UN NOUVEAU TRAVAIL DE JACQUES DALMASSO
LA COORDINATION DU NISSART: LES ACCENTS
Les graphies et les règles des différents auteurs en langue pourraient être uniformisées, et ce dans le respect des enseignements. Quelques suggestions.
Cas des :
mà (mais), conjonction,
ma (ma) adjectif possessif.
Exemple : mà, ma mamà m'a dich ... La graphie, donc la phrase, est plus compréhensible que si non ou mal accentuée.
ooo00oo
Les accents séparatifs :
Exemple : dihìi. L'accent sur l'avant dernier "i" est indispensable.
les accents marquant l'infinitif :
Exemples : parlà, durmì, anà, venì.
Les accents marquant une tonique non habituelle :
1/ finale.
Exemple : despì, aquì, acò, proumié, darrié, panetié, ouvrié...
2/ antépénultième.
Exemples : arèndoula, mùsica, matemàtica...
Les accents relevant des conjugaisons.
Exemple, la troisième personne du singulier du passé simple :
faguèt, anèt, diguèt, auguèt, siguèt...
Dans certains cas, cet accent rend beaucoup de services comme dans la restitution en nissart de : "et le montet il le monta", qui devient " e lou mountet lou mountèt". Dans ce cas, seul l'accent sur le "e" permet de distinguer le verbe de son complément.
Pour la cohésion des textes, il est difficile de faire l'économie des accents, surtout ceux liés à la tonique ou bien à la conjugaison.
Le comble se trouve avec certains verbes, tel que "bales" (tu danses) et "balès" (vous dansez), mais le sommet est atteint avec les verbes en "eire", ou une mauvaise ou une absence d'accentuation change la personne et le sens de la conjugaison.
Exemples : vèhes (tu vois), vehès (vous voyez), crèses (tu crois), cresès (vous croyez).
ooo00ooo
Cas des "o" ou des "e" dits ouverts.
"ou" pour "ou" et "òu" pour "ohou" ne peuvent se différencier que par l'accent.
Exemple : lou (le), l'òu (l'oeuf)...
Et aussi : mouòl, pouòrt, pouònt, bouòn...
Même réflexion pour les mots se finissant en "uèc" ou bien en "uèch".
Exemples : juèc, vuèch, nuèch, luèc...
En ce qui concerne les mots en "é" et les "è", la prononciation seule permet d'opter pour l'une ou pour l'autre des accentuations.
Les "e" dits "ouverts" voient leur tonique marquée par un "è" (accent grave).
Exemples : aucèu, massèu, mèu, drapèu, aquèu...
Lorsque la tonique finale est plus légère, moins grave donc, elle est marquée par un "é" (accent aigu).
Exemples : téule, féuse, éuse, éure, déuta...
En ce qui concerne la triphtongue "iéu", les trois voyelles se prononçant ensemble et ne constituant qu'une seule syllabe, leur prononciation particulière que l'on peut qualifier de cinglante est signalée par un "é" (accent aigu).
Exemples : iéu, tiéu, siéu, ziéu, riéu, faudiéu...
Et pour commencer un travail très riche et complet de Jacques Dalmasso sur le vocabulaire des fortifications, en complément au numéro 207 du Sourgentin.
LES FORTIFICATIONS.
Le début des fortifications remonte à la nuit des temps, ses prémices étant le rocher derrière lequel on s'abritait. Ce même rocher, roulé préventivement jusqu'à l'endroit où l'on pourra avoir besoin de lui, devient une ébauche de fortification.
C'est un moyen de défense passif, permettant d'être protégé tout en pouvant repousser une attaque ennemie. Malgré l'invention de la poudre à canon et l'avènement de l'artillerie, ce système défensif a conservé toute son efficacité et n'est pas devenu obsolète, seules les distances liées à la portée des armes ayant été modifiées. Avec les armes à feu, la portée efficace d'une arme de trait ou de jet venait de laisser sa place à celle des projectiles d'artillerie, passant ainsi de quelques dizaines de mètres à plusieurs centaines de mètres, plus tard, de kilomètres. Les fortifications, toujours liées aux possibilités offensives des assaillants, devront donc s'adapter à ces nouvelles données.
Les toutes premières fortifications élaborées remontent à la fin de l'époque préhistorique. Construites en pierres sèches, elles datent globalement de l'âge du bronze (Ant). Puis viendront les fortifications construites en maçonnerie, avec tours et remparts. Ce type de fortification tout en hauteur né au Moyen Orient est déjà utilisé par les Romains. Il se maintiendra durant tout le Moyen Age (MA). Plus tard, un autre système défensif sera mis au point en Italie dans le courant du 16ème siècle. Il sera rapidement repris en France par Vauban (Vaub). Ce sont des fortifications rasantes, massives et anguleuses, avec des avants bastionnés très épais capables de résister aux impacts des boulets. Plus tard encore et pour mieux se protéger des tirs d'une artillerie toujours plus performante, un nouveau type de fortifications semi enterrées est mis au point dès la Restauration dans le courant du 19ème siècle. Dans sa forme achevée, il est connu sous le nom de fortifications Séré de Rivières (SdR). Devant les nouveaux progrès de l'artillerie rayée et surtout celui de ses projectiles devenus des obus, un dernier type de fortification est adopté dans les années 1930. C'est le système Maginot (Mgt), avec des implantations d'ouvrages dues à la CORF (Commission d'Organisation des Régions Fortifiées). Ici, tous les ouvrages sont enterrés et sous abri, seuls les blocs de combat (Com)étant visibles de l'extérieur. Certaines de ces fortifications, surtout celles légères de campagne, sont communes à toutes les époques modernes (Com). Enfin, une dernière ligne de fortifications dressées face à la mer a été établie par l'occupant allemand pendant la guerre. C'est la ligne Südwall. (Sdw).
Tous ces types de fortifications se voient dans notre région.
NB : les mots nissat sont en gras dans le texte
Abattis : aterramen : (Ant) (MA) (Vaub)
renforcement du rôle d'obstacle de la fortification fait à l'aide d'arbres non élagués ou bien de branchages, jetés au sol sur la partie haute d'un glacis.
Abri : rifuge : (Com)
refuge léger de campagne semi enterré, construit à l'aide de rondins de bois recouverts de terre et assurant une protection immédiate contre les petits projectiles et les éclats d'obus.
Abri maçonné ou bétonné : rifuge maçounat o betunat : (Vaub) (SdR) (Mgt)
local - refuge plus élaboré fait avec des parois et un plafond maçonnés dans un premier temps, bétonnés ensuite, afin d'assurer une meilleure protection.
Archère ou archière : arquièra : (MA)
meurtrière pour pouvoir tirer à l'arc ou à l'arbalète sur un assiégeant, tout en restant à couvert. Elle a généralement la forme d'une étroite fente verticale, parfois d'une croix, souvent évasée du côté intérieur.
Assommoir : amassaire : (MA)
ouverture faite dans le sol d'une bretèche, d'un hourd ou d'un mâchicoulis à l'aplomb d'une porte, permettant de jeter des grosses pierres ou tout autre projectile sur des assaillants.
Banquette : banqueta : (Com)
cheminement se développant parallèlement au parapet, côté protégé, et où se postent les soldats en position de tireur debout.
Barbacane : barbacana : (MA) (Vaub)
ouvrage extérieur devant assurer la défense d'une porte ou d'un pont, souvent de forme circulaire et relié au rempart par un double mur donnant un cheminement protégé. Se dit aussi : ravelin.
Barbelés : barbelat : (SdR) (Mgt)
- fils de fer barbelés,
- réseau continu constitué de fils de fer barbelés.
Bastille : bastida : (MA) (Vaub)
- gros ouvrage bâti en avant de l'entrée d'une ville fortifiée, pour défendre la place.
- dans le Midi, ville nouvelle fortifiée.
Bastion : bastioun : (Vaub)
ouvrage bas et pentagonal faisant corps avec une enceinte. Il est solidaire d'un ouvrage plus vaste, souvent ouvert à la gorge, rarement retranché.
Bastion à orillons : bastioun à aurilhoun : (Vaub)
bastion à la forme caractéristique d'un as de pique, dont les deux orillons construits à sa base permettent de protéger des feux d'un assaillant les pièces d'artillerie du bastion destinées à flanquer l'escarpe.
Bastion crénelé : bastioun merlat : (Vaub)
bastion dont le mur extérieur est muni de créneaux.
Batterie : baterìa : (Vaub) (SdR)
- ensemble de pièces d'artillerie et de leur matériel annexe.
- ouvrage fortifié où sont réunies des pièces d'artillerie, ainsi que leurs munitions et le matériel nécessaire à leur mise en œuvre.
Bloc : bloc : (Mgt)
partie émergée et visible de l'extérieur d'un ouvrage de type CORF (Commission d'organisation des régions fortifiées) de la ligne Maginot, ligne allant des Ardennes à la Méditerranée. Cette partie à l'air libre se présente comme de gros blocs de béton aux formes arrondies, percés de créneaux et d'embrasures. Ces blocs sont reliés entre eux par des galeries. Le premier sert d'entrée, les autres, sont les blocs de combat abritant les pièces d'artillerie : canons, mortiers lourds et obusiers tirant par les embrasures. La puissance d'un ouvrage Maginot est proportionnelle au nombre de ses blocs d'artillerie.
Blockhaus : fourtin : (Mgt) (Sdw)
petit ouvrage bétonné fait pour défendre un point particulier.
Boulevard : balouart : (MA) (Vaub)
- terre-plein situé à l'extérieur du corps de place et devant recevoir de l'artillerie.
- espace ou chemin de circulation à ciel ouvert où étaient positionnées ces pièces.
- rempart en terre gazonnée élevé en avant d'une fortification non prévue pour le tir au canon et protégeant les anciens murs.
- principale défense avancée des places avec l'avènement d'une artillerie performante.
Plus tard, ce nom sera donné aux artères aménagées en ces mêmes lieux.
Boyau : passage : (Com)
petite tranchée, étroite et peu profonde, mettant en relation deux tranchées plus importantes.
Braies : contra-garda : (MA) (Vaub)
autre appellation de la contre-garde.
Bretèche : berdesca : (MA) (Vaub)
logette rectangulaire construite en surplomb, souvent au dessus d'une porte. Son sol est percé d'assommoirs pour les tirs fichants.
Caponnière : capounièra : (Vaub) (SdR)
fortification perpendiculaire à l'escarpe sous forme d'un ouvrage en redan, disposée dans les angles des ouvrages fortifiés et permettant le tir au fusil sur un ennemi infiltré dans les fossés.
Carnel : merlet : (MA)
autre appellation du merlon.
Casemate : casamata : (Vaub) (SdR) (Mgt)
- pièce voutée à l'épreuve de l'artillerie.
- fortin indépendant.
Casernement : casernamen : (SdR) (Mgt)
bâtiments, ainsi que leurs annexes, affectés au logement des troupes et pouvant être situés à proximité d'un fort. Ils sont alors lieu de vie habituel des soldats affectés à cet ouvrage.
Casernement de sûreté : casernamen de segurità : (Mgt)
casernement extérieur à un ouvrage de type Maginot, mais construit non loin de lui. Plus confortable que celui interne au fort et devant servir de lieu de vie aux équipages au repos, il était aménagé dans un creux ou derrière une crête afin d'être masqué des vues ennemies et être à l'abri des tirs adverses.
Castellaras : castelar, camp, camp lonc, barri vièi : (Ant)
enceintes - refuges de défense, construites à l'aide de blocs et de grosses pierres plus ou moins grossièrement appareillées, mais non maçonnées. Elevés en un point haut, la population environnante pouvait s'y rassembler avec ses troupeaux et ses biens en cas d'une menace extérieure. Certains de ces castellaras sont dotés de véritables défenses externes, comme celui de Châteaurenard à Falicon avec son fossé creusé dans le sol rocheux, ou bien ceux dont l'accès ne peut se faire que par une rampe montant par le côté gauche en sortant, ce qui faisait qu'un ennemi se portant sur la porte d'entrée ne pouvait se présenter qu'en exposant son flanc droit, celui non protégé par le bouclier. Ces grandes enceintes celto - ligures, non destinées à une occupation permanente, ont globalement été construites à partir de la fin du néolithique jusqu'à l'âge du fer.
Castrum : vila fouòrta : (MA)
au Moyen-Age, ensemble fortifié constitué par le château et le village.
Cavalier : cavalié : (Vaub) (SdR)
- massif construit en terre, placé au dessus d'un bastion, en arrière et plus haut que le rempart dont il double les feux par sa propre artillerie.
- emplacement pour l'artillerie de longue portée, construit en hauteur et à l'air libre.
Château-fort : castèu : (MA)
demeure féodale fortifiée servant de logement au feudataire et à sa famille, ainsi que de poste de surveillance et de défense contre tout agresseur venant de l'extérieur.
Chatelet : castelet : (MA)
ouvrage névralgique constitué de deux tours flanquées, protégeant l'accès d'une forteresse ou d'une ville fortifiée en interdisant le pont-levis et la herse du porche d'entrée
Chemin couvert : camin cubert : (Vaub)
moyen de défense proche de la conception du chemin de ronde et de la tranchée, établi dans le rebord intérieur d'un fossé, côté externe selon la place, au dessous du sommet du glacis.
Chemin de ronde : camin de rounda : (MA) (Vaub) (SdR)
cheminement aménagé au sommet des murs d'un château-fort, d'une ville ou d'une fortification, en faisant tout le tour côté intérieur tout en étant protégé par les créneaux, d'où l'on pouvait surveiller tous les alentours. C'est aussi le principal emplacement de combat pour les défenseurs devant repousser un assaut ennemi.
Chemise : camilha : (MA)
- mur de protection intérieur à une fortification, entourant une tour ou un donjon.
- enceinte propre au donjon lui-même.
Cheval de frise : cavau de frisa : (Vaub) (SdR) (Mgt)
barrière mobile de défense faite soit de croisillons en bois assemblés entre eux par une poutre longitudinale, soit de fils de fer barbelés disposés de la même façon. Elle est utilisée comme défense avancée des places fortes ou bien dans les fortifications légères de campagne.
Chicane : chicagna : (Vaub) (SdR
dispositif fait d'obstacles creusés ou bâtis, installés sur une voie de communication pour aménager une série de virages devant ralentir la progression d'une troupe en marche.
Chiuse : fouòrt de clua : (SdR)
ouvrage de barrage aménagé en fond de vallée et au point le plus étroit d'une gorge ou d'une clue, contrôlant ce point de passage obligé. Ces ouvrages, de taille modeste, sont creusés dans le roc.
Citadelle : citadela : (Vaub)
fort ou forteresse commandant une ville. Elle sert également d'arsenal et de caserne.
Cloche d'observation : cùpoula de gacha : (Mgt)
tourelle arrondie en acier abritant un guetteur dans les ouvrages Maginot.
Cloche GFM ou JM : cùpoula armada : (Mgt)
tourelle arrondie blindée "Guetteur - Fusilier - Mitrailleur" ou "Jumelage de Mitrailleuses" permettant de surveiller et de défendre les abords immédiats des ouvrages Maginot.
Contre-garde : contra-garda : (MA) (Vaub)
- levée de terre établie devant les remparts pour mettre leur base à l'abri des coups directs de l'artillerie.
- ouvrage en V inversé construit en avant d'un bastion et dont les faces sont parallèles à ce dernier.
Contrescarpe : contra-escarpa : (MA) (Vaub) (SdR)
talus ou mur d'un fossé entourant un ouvrage fortifié, côté extérieur par rapport à son corps principal.
Cordon : cournis : (Vaub) (SdR) moulure faisant saillie sur le sommet d'un mur d'escarpe ou de contrescarpe, devant rendre plus difficile son escalade par un assaillant.
Corps de place : cors de plaça : (MA) (Vaub) (SdR)
ensemble des ouvrages formant une enceinte continue autour d'une place forte.
Coupole : cùpoula : (Mgt)
autre appellation de la cloche d'observation, GFM ou JM.
Courtine : courtina : (MA) (Vaub)
pan de muraille compris entre deux tours ou entre deux bastions.
Créneau : encrena : (MA) (Vaub) (SdR) (Mgt)
- entaille rectangulaire aménagée dans un parapet entre deux merlons.
- ouverture évasée vers l'extérieur aménagée dans les murs des ouvrages fortifiés. Destinés au tir à l'arme légère, ils présentent parfois des épaulements internes concentriques servant d'anti ricochets et permettant de mieux se protéger des feux ennemis.
Créneau de pied : encrena de pen : (Vaub) (SdR)
ouverture verticale pratiquée dans les caponnières ou dans les murs de contrescarpe, permettant de tirer directement selon différents angles sur un ennemi ayant investi le fossé. Les créneaux de pied aménagés dans les murs de contrescarpe sont reliés au fort par des escaliers et des souterrains.
Crête de feu : cresta de fuèc, esplanada d'artilierìa : (Vaub) (SdR)
terre plein à ciel ouvert, esplanade, situé à l'intérieur d'une fortification et destiné à recevoir des pièces d'artillerie de surface, ces pièces étant non protégées par des abris couverts ou bétonnés.
Cunette : canalet : (MA) (Vaub) (SdR)
canal secondaire creusé dans le fond d'un fossé sec.
Dame : dama : (Vaub)
obstacle maçonné de forme cylindrique ou tronconique, posé en couronnement sur le mur d'escarpe pour interdire à tout assaillant d'y cheminer. Se dit aussi : demoiselle.
Demi-lune : mièja-luna : (Vaub)
ouvrage de forme triangulaire couvrant une courtine en assurant des feux croisés en avant des saillants d'un bastion.
Demoiselle : dama : (Vaub)
autre appellation de la dame.
Donjon : doujoun, jounjoun : (MA)
tour principale d'une place-forte. Il est souvent placé à l'intérieur du corps de la place pour servir de réduit. La forteresse autour de laquelle le village s'était construit n'était la plupart du temps qu'une grosse tour carrée, devenue ensuite donjon du château.
Douve : douga : (MA) (Vaub)
en pays de plaine, large fossé rempli d'eau creusé autour d'un château fort, d'une fortification ou d'une place forte et devant empêcher toute progression de l'ennemi. Ce fossé noyé est franchi par des ponts fortifiés et des ponts-levis aménagés au droit des portes d'accès.
Echauguette : vedeta : (MA) (Vaub)
petit ouvrage en forme de tourelle construit en surplomb, donnant un petit local ou une guérite de sentinelle.
Eglise fortifiée : glèia fourtificada : (MA)
édifice cultuel muni d'organes de défense active caractéristiques, avec clocher - donjon, et servant de point fortifié local à usage de refuge.
Embrasure : canounièra : (Vaub) (SdR) (Mgt)
grosse meurtrière aménagée dans le mur même d'une fortification pour le tir au canon.
Enceinte : encenta, barri, muràia : (MA)
clôture continue, mur, muraille entourant une place-forte ou une partie de la place pour assurer sa défense en formant un obstacle. Une même place peut avoir plusieurs enceintes concentriques se protégeant mutuellement.
Enceinte fortifiée : barri, muràia : (MA)
haut mur renforcé d'ouvrages de défense ceinturant un fort, un château ou une ville.
Eperon barré : esperoun barrat : (Ant)
promontoire rocheux dont l'isthme le reliant au restant des terres est coupé par un retranchement continu, mur à sec ou palissade. C'est l'une des premières formes de fortification, déjà utilisée au néolithique.
Escarpe : escarpa : (MA) (Vaub) (SdR)
talus ou mur bordant un fossé du côté intérieur d'un ouvrage fortifié.
Fascine : faissina : (MA) (Vaub)
fagot fait de branchages et servant à retenir les terres d'un remblai.
Fil de fer barbelé : fiéu-ferre espinous : (SdR) (Mgt)
système défensif léger, composé de fils de fer torsadés munis d'épines métalliques serrées, soit disposés en réseau et fixés sur des pieux en bois ou bien métalliques appelés "queue de cochon" (couha de pouòrc), soit en écheveaux étirés.
Forêt de pieux : camp de pal : (Ant) (MA)
pals en bois pointus, fichés obliquement dans le sol en rangs serrés au pied d'un rempart, d'une palissade ou sur un glacis, et devant s'opposer à l'avancée d'une troupe ennemie.
Fort : fouòrt : (Vaub) (SdR)
place forte abritant une garnison et servant de point d'appui dans le système de défense d'une frontière, d'une ville ou bien d'un passage obligé important.
Fortifications de campagne : fourtificacioun de campagna : (Com)
fortifications non permanentes, plus ou moins improvisées.
Fortifications permanentes : fourtificacioun en dur : (Com) fortifications résultant d'un travail de mise en place et de construction conséquent, pour s'inscrire dans la durée.
Forts détachés : fouòrt destacat : (Vaub)
petits ouvrages dépendants d'un ouvrage principal, formant une ceinture de protection avancée en constituant autant de points d'appui se soutenant mutuellement.
Forteresse : fourtessa, fourtaressa : (Vaub) (SdR)
ouvrage fortifié particulièrement important de par sa position ou par l'importance de sa garnison.
Fortifications : fourtificacioun : (Com)
ensemble des systèmes et des ouvrages fortifiés couvrant un espace, une ville ou une aire géographique.
Fossé : valat : (MA) (Vaub) (SdR) (Mgt)
large et profonde tranchée à sec d'eau, creusée autour d'un château, d'une ville ou d'une fortification et destinée à arrêter toute progression ennemie. Le fossé est généralement pris entre un mur d'escarpe, du côté intérieur, donc du côté de la place, et un mur de contrescarpe, du côté extérieur, donc vers la campagne environnante.
Fossé anti-char : valat anti-carre : (Mgt)
large et profond fossé devant s'opposer à la progression des chars d'assaut. Ces fossés étaient très souvent dotés de moyens de défense annexes, tel des mines, ou bien doublés de barrages inertes faits de poutrelles métalliques entrecroisées.
Fossé diamant : valat diamant : (Mgt)
petit fossé bétonné affectant la forme d'un diamant, situé en avant de toutes sortes d'ouvrages, destiné à recueillir tous les débris résultants des coups ennemis et pouvant obturer les embrasures de tir par leur amoncellement.
Four à boulets : fourn à boulet : (Vaub)
équipement thermique destiné à chauffer au rouge des boulets utilisés par les canons côtiers défendant le littoral contre des attaques maritimes. Ces fours en maçonnerie étaient construits à proximité des batteries qu'ils devaient alimenter. Se nomment aussi : four à réverbération.
Four à réverbération : fourn à boulet : (Vaub)
autre appellation du four à boulets.
Front bastionné : front bastiounat : (Vaub)
tracé particulier d'un mur d'enceinte fait en forme de pointes d'étoile, dont toutes les parties se flanquent et se protègent mutuellement, sans laisser d'angles morts.
Gabion : gabioun : (Vaub)
gros panier de forme cylindrique sans fond, rempli de terre et formant les éléments d'un parapet de protection de campagne.
Glacis : ertessa, penta : (MA) (Vaub) (SdR)
terrain dégagé, aménagé en pente douce descendante à partir des éléments extérieurs d'un ouvrage fortifié en n'offrant aucun couvert.
Guette : gaida : (MA)
tourelle sommitale située sur le donjon, sur la plus haute tour, ou bien accolée à eux. Située au point haut d'un château, elle sert de poste d'observation à un guetteur.
Haha : repoumpèu : (Vaub)
petit fossé maintenu par des murs latéraux devant retarder des assaillants. Ils dégagent les vues mais empêchent le passage.
Herse : clea : (MA) (Vaub) (SdR)
lourde grille en fer que l'on abaissait à volonté pour interdire l'accès aux portes d'un château-fort, d'un fort ou d'une ville fortifiée.
Hors les murs : fouòra barri : (MA) (Vaub)
maisons construites à l'extérieur des remparts d'une ville. Ne pouvant être défendues, elles étaient abandonnées en cas de menace immédiate. Se dit aussi : extra muros.
Hourd : baladour : (MA)
galerie en bois construite en surplomb et couronnant une courtine, une tour ou bien une enceinte. Le hourd est destiné à battre le pied des murailles par des tirs fichants, grâce à des ouvertures pratiquées dans son plancher. (Le mâchicoulis est en maçonnerie)
Huchette : pourtissol : (MA)
volet en bois masquant une meurtrière, semblable à un sabord de navire et mobile dans le sens vertical, se soulevant au moment du tir pour retomber ensuite et fermer l'ouverture.
Lice : liça : (MA) (Vaub)
espace découvert compris entre deux enceintes parallèles ou entre une enceinte et un fossé.
Mâchicoulis : pountin, maissacouòl : (MA)
encorbellement maçonné donnant un balcon surplombant les parapets au sommet d'un mur d'enceinte. Son sol est percé d'assommoirs, pour le tir fichant. (Le même élément construit en bois est un hourd).
Maison forte : maioun fouòrta : (MA)
bâtisse de haute construction, souvent avec une tour, assez solide pour servir de point fortifié sur une route ou aux abords d'un bourg, et qui n'est pas la résidence principale du seigneur mais de l'un de ses chevaliers.
Maison de rempart : maioun d'en barri, maioun fouòrta : (MA)
maison de haute stature bâtie en périphérie d'une ville ou d'un village fortifié, dont la façade extérieure est soit borgne, soit munie de toutes petites ouvertures à usage de meurtrières. Ces maisons, construites en continu, font partie intégrante des remparts et du système défensif général.
Merlon : merlet : (MA) (Vaub)
intervalle plein, entre deux créneaux de rempart.
- merlon festonné : présentant une découpe supérieure ouvragée en V.
- merlon droit : dont le sommet est rectiligne.
- merlon en pente : dont le sommet présente une pente unique ou bien deux pentes formant toiture.
Meurtrière : arquièra : (Vaub) (SdR) (Mgt)
ouverture pratiquée dans un mur par laquelle on peut tirer à couvert sur des assiégeants. Au Moyen Age, la meurtrière servant au tir à l'arc ou à l'arbalète s'appelait archère.
Moineau : capounièra : (Vaub) (SdR)
autre appellation de la caponnière.
Motte castrale : puèi : (MA)
éminence artificielle, butte, hauteur crée pour servir de base et d'assise à une tour.
Mur : muràia, barri : (MA)
autre appellation d'un rempart.
Muraille : muràia, barri : (MA)
autre appellation d'un rempart.
Orillon : aurilhoun : (Vaub)
massif en maçonnerie de forme arrondie construit à l'attache d'un bastion, dans son angle intérieur mais séparé de lui par un mur. Ils sont généralement construits par paire.
Ouvrage : oubrage, fouòrt : (SdR) (Mgt)
élément autonome important faisant partie d'un ensemble fortifié et capable de résister même après un encerclement. Egalement appelé "fort".
Ouvrages d'intervalle : oubrage mejan, oubrage d'intervalou : (Mgt)
ensemble de fortins, casemates, observatoires et avant-postes construits dans l'intervalle séparant deux gros ouvrages Maginot et devant défendre un col, une vallée, une route ou tout autre point stratégique.
Palissade : palissada : (Ant) (MA) (Vaub)
barrière continue serrée servant de rempart, faite de pieux taillés en pointe et fichés dans le sol, solidarisés entre eux à l'aide de cordes.
Parapet : parapièch : (Com)
mur, levée de terre, construit à hauteur d'appui pour servir d'abri et de poste de tir.
Place d'arme : plaça d'arma : (Vaub) (SdR) (Mgt)
- espace élargi, aménagé en retrait du chemin couvert pour servir de point de rassemblement.
- cour centrale d'un fort, d'un casernement.
- aire consacrée à l'exercice des soldats.
Pont dormant : pouònt en dur : (MA) (Vaub) (SdR)
pont fixe enjambant une douve ou un fossé et conduisant à une porte d'accès, soit directement, soit par l'intermédiaire d'un pont-levis terminal. Ces ponts étaient parfois fortifiés à leur entrée.
Pont-levis : pouònt levais : (MA) (Vaub) (SdR) (Mgt)
pont-passerelle qui se levait ou s'abaissait au dessus d'une douve ou d'un fossé pour permettre l'accès à la porte, tout en l'interdisant en position haute.
Position : pousicioun : (Com)
terrain occupé par des troupes. Les positions de campagne peuvent faire l'objet de fortifications légères, comme des postes, des tranchées ou bien des abris.
Poterne : pousterla : (MA) (Vaub)
- petite porte dérobée donnant directement sur l'extérieur de la fortification ou dans le fossé.
Ravelin : barbacana : (MA) (Vaub)
autre appellation de la barbacane.
Redan : pouncha en defouòra : (Vaub)
petit ouvrage de fortification en forme de V inversé, dont l'angle saillant est dirigé vers la campagne.
Redoute : redouta : (Vaub)
petit ouvrage de fortification isolé, souvent de construction fruste.
Réduit : reduch : (MA) (Vaub)
ouvrage construit à l'intérieur d'un autre plus important et servant de position de repli pour l'ultime défense. (Le donjon est le réduit d'un château-fort).
Rempart : bastioun, barri : (MA) (Vaub)
- enceinte formée d'une levée de terre dont la poussée est souvent contenue par un mur de soutènement.
- enceinte fortifiée construite en maçonnerie, sans levée de terre.
Rempart flanqué : bastioun flancat : (MA)
rempart renforcé par des tours espacées de façon régulière et faisant saillie sur la muraille, permettant par les archères ou les meurtrières d'atteindre les assaillants au flanc.
Rentrant : en dintre : (Vaub)
angle intérieur fait par le glacis dans un tracé étoilé bastionné.
Retranchement : retranchamen : (Com)
ouvrage de défense - position - moyens de défense.
Ronce artificielle : fiéu-ferre espinous : (SdR) (Mgt)
autre appellation du fil de fer barbelé.
Rue militaire : camin d'arma : (Vaub)
portion de terrain naturel réservé, courant au pied des remparts et les séparant des constructions civiles.
Rue de rempart : camin d'artilierìa : (SdR)
voie desservant les emplacements des batteries à ciel ouvert.
Saillant : en defouòra : (Vaub)
pointe extrême qu'un glacis fait vers l'extérieur dans un tracé étoilé bastionné.
Saut de loup : repoumpèu : (Vaub)
autre appellation du haha.
Talus herbeux : penta tepada : (SdR)
glacis artificiel recouvert de terre gazonnée, servant tant au camouflage des ouvrages semi enterrés qu'à amortir les effets des impacts d'obus.
Tenaille : estenàia : (Vaub)
élément de la contre-garde, composé d'un ouvrage de forme allongée parallèle à la courtine et de deux ailes obliques parallèles aux flancs du bastion.
Terre-plein : esplanada : (MA) zone plane protégée par le mur d'enceinte et destinée à recevoir des machines de guerre et des défenseurs.
Tir fichant : tir calant : (Com)
tir effectué à partir d'un mâchicoulis, d'un hourd ou d'une bretèche, tombant verticalement sur son objectif.
Tir de flanquement : tir flancat : (Com)
tir effectué sensiblement de façon parallèle à la ligne des fortifications.
Tir frontal : tir de faça : (Com)
tir fait perpendiculairement à la ligne des fortifications.
Tour : tourre : (MA)
haute construction de forme ronde ou carrée, rarement pentagonale, soit isolée, soit faisant partie d'un bâtiment, soit renforçant les remparts d'une ville ou les murailles d'un château-fort. Cet élément bâti, en bois dans les premiers temps, en maçonnerie ensuite, est destiné à servir de poste de guet et de point de défense particulier.
Tour en éperon : tourre d'esperoun : (MA)
tour ayant la forme générale d'une proue de navire.
Tour flanquante : tourre de flanc : (MA)
tour construite en avancée d'une enceinte, permettant des tirs de flanquement sur le côté extérieur de ce mur.
Tour ouverte à la gorge : tourre duberta : (MA)
tour ouverte du haut en bas sur le côté intérieur, afin que, si l'ennemi s'en empare, il ne puisse l'utiliser pour s'y retrancher.
Tour retranchée : tourre de contra : (MA)
tour s'opposant à la tour ouverte à la gorge.
Tourelle : tourela : (SdR) (Mgt)
casemate métallique blindée pivotant sur elle même, abritant l'armement, souvent de l'artillerie, et ses servants.
Tracé étoilé bastionné : traçat bastiounat en estela : (Vaub)
profil spécifique donné aux fortifications du 17ème siècle en forme de pointes, avec multiplication des surfaces obliques devant favoriser le ricochet des projectiles d'artillerie.
Tranchée : tranchièra : (Com)
fossé creusé dans le sol et protégé par un parapet fait à l'aide de la terre et des matériaux retirés lors de son excavation.